Le 06/11/22

Je relis les textes que j’ai écrits au cours des deux années passées. J’ai le souvenir d’avoir écrit un petit texte, étrange, presque étranger à moi. Je l’avais lu, et je m’étais dit : tu peux écrire comme ça. Ce texte ne me ressemblait pas et en même temps, cet éloignement de moi m’ouvrait des possibles, alors je le cherche, je sais qu’il est quelque part. J’ai le souvenir d’avoir percuté des mots entre eux, que des étincelles ressortaient par des failles entre les phrases. C’était comme si j’avais aperçu sous le texte, un autre texte en feu. Ce n’était sûrement qu’un rêve.

Le 01/11/22

J’ai fait le tour de mes petits textes poétiques, tous les fantômes sont venus me saluer, enfin presque. Il faut que je trouve une formule, ma formule, quelques gouttes de mots étranges, une rincée d’émotion, une branche d’amertume, deux feuilles d’amour, un grain de tristesse. Cela veut dire faire des essais, travailler, je vais donc écrire des textes vaporeux et enfumés, et espérer une réaction chimique. L’histoire du tas de sable, elle attend mon plongeon, il arrivera un moment où vis-à-vis des autres et de moi-même, je me sentirai obligé de l’écrire. Je ne suis pas un marathonien, une grande ligne droite en apnée, une réaction, une fuite, c’est tout ce que je peux donner. C’est le seul intérêt de l’expérience, on se connaît, on ne lutte plus, on attend que le bouchon s’enfonce.