Le 11/12/22

Un journal d’écriture, où j’écris que : j’écris un peu ou beaucoup, est-ce que cela a un sens. L’écriture, je ne sais pas, les écritures, cela me semble plus juste. Il y-a l’écriture-confidence, celle où l’on s’épanche, où le trop plein de mots gardés sont dits, puis il y-a l’écriture raconteuse, l’envie de prendre par la main le lecteur et de l’attraper dans notre toile cérébrale avec notre tour de magie, il y aussi l’écriture maline, la raisonneuse, celle qui pense, qui démontre, celle qui fait tout pour paraître légère avec ses gros croquenots aux pieds, il y a aussi l’écriture poétique, musicale, presque inintelligible, celle qui s’échappe comme la fumée de cigarette que l’on veut attraper dans ses mains, qui ressemble à la buée sur la fenêtre où l’on trace nos premiers mots. Dans une journée je passe quelquefois de l’une à l’autre. Alors je m’adapte, je fais avec, je ne contrôle pas grand-chose. L’écriture s’invite dans mon cœur et ma tête, sans me demander la permission, presque impolie, je l’accueille, je souris et je lui obéis, un écrivain est un esclave qui se prend pour un maître, le maître est toujours déçu et l’esclave est souvent décevant.