Pourquoi écrire des histoires ? C’est ma pente naturelle, quand j’écris une histoire j’ai le sentiment de remercier Les Histoires, d’agrandir le trésor collectif, une de plus dans la malle. Dans cet espace intérieur où j’imagine le début du récit, je suis seul à l’abri du monde dans mon refuge. C’est un théâtre dans le noir, je suis assis sur le sol au milieu du plateau, le théâtre est vide, silencieux. Je suis en attente, en apnée. Je sens une odeur de poussière. J’invoque le monde, j’attends qu’une étincelle apparaisse. La voilà, elle est petite, presque invisible, c’est un mot, un visage, un objet, maintenant je vais pouvoir respirer, la machine est en route, l’histoire peut commencer, les lumières vont s’allumer, la vie est là, les mots arrivent, ils étaient nécessaires.